Raïhanyat,
Le Site Officiel De Mohamed Saïd Raïhani
|
DE
GUERNICA A GAZA
Une nouvelle écrite par Mohamed
Saïd Raïhani
Traduite par Mohamed El Kobbi
I
Beau monde des masures
De la nuit et des champs
II
Visages bons au feu visages bons au fond
Aux refus à la nuit aux injures aux coups
III
Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d'exemple
IV
La mort coeur
renversé
V
Ils vous ont fait payer la
pain
Le ciel la terre l'eau le sommeil
Et la misère
De votre vie
VII
Ils persévèrent ils exagèrent ils ne sont
pas de notre monde
XII
Hommes pour qui ce trésor fut chanté
Hommes pour qui ce trésor fut gâché
XIII
Hommes
réels pour qui le désespoir
Alimente le feu dévorant de l'espoir
Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de
l'avenir
Paul Eluard
La victoire de Guernica
" Cours naturel
", 1938
Dans la boîte d'allumettes que le nain vient d'ouvrir
pour aérer et éclairer ses recoins obscurs. L'ensemble des nains ont accouru
vers leur chef pour lui venir en aide dans la résolution d'une énigme que le
chef des nains souhaitait garder pour lui même.
Le nain s'est mit debout, transpirant dans sa robe de chambre
et agité par les battements de son coeur que
les autres nains entendaient clairement. Impatients, ils n'arrêtaient pas de le
pincer et de le supplier avant de le
forcer finalement à leur dévoiler le secret du rêve qui l'intriguait.
Le nain leur révéla alors:
-
J'ai rêvé que j'étais un grand pharaon, portant une barbe d’or et assis sur un
trône également d’or... j'étais entouré de prêtres et d'astrologues qui en
interprétant mon songe ont conclu unanimement à l'obligation de tuer tous les nouveaux-nés du monde de l'année en cours.
La cour a deviné
dans ce rêve un bon présage et l’éleva
même au rang de vision tout en laissant le nain chef croire à un destin
glorieux, le prenant ainsi pour un élu du ciel et envisageant
-
Où voyez-vous la grandeur dans mon rêve? Celle de tuer des enfants, de
réprimer les orphelins abandonnés et de
verser le sang?
Tous les nains ont répliqué d'une seule voix:
-
C’est justement cela la grandeur et tuer reste un chemin pour y arriver. C'est
la doctrine suivie et appliquée par les pharaons eux-mêmes!
La boîte d'allumettes en guise de chambre à coucher
pour les nains fut envahie par des vagues de joie et de hourras mais un nain sage, Haman,
a pris la parole pour conseiller à l'entourage de la prudence et du pragmatisme
pour voir se réaliser cette vision.
Le nain chef, tout soucieux, bondit pour interroger
son assemblée:
Mais comment atteindre cette grandeur?
Haman, le
nain sage, s'avança pour
répondre au nain chef:
-C'est
une pure question de volonté, chef.
Mais le nain chef rêvant de grandeur lui rétorqua:
-
Mais nous ne sommes que des nains et eux des géants?
Haman l'interrompit:
-
L'image que l'homme s’attribue est toujours pour les autres l'image qu'ils
voient et à laquelle ils croient, même si elle leur est défavorable. Pourquoi
ne voudrions-nous pas inverser cet ordre de choses et nous comporter ainsi comme
des géants et les traitant eux comme des nains?
Le nain qui rêvassait encore à sa grandeur reprit son
refrain:
-
Mais nous ne sommes que des nains et eux des géants !
-«C'est
une question de volonté», rappela le nain Haman.
-"Ce
n'est pas la volonté qui manque" répondit le nain rêveur.
Le nain Haman continua sa mise au point:
-"Mais
après la volonté, nous pourrons discuter de la stratégie adoptée pour accomplir
cette volonté et la rendre tangible.
-"Alors
qu’attendez-vous ? Faites vite!" s'écria le nain rêveur A vous de
tout planifier et de m'éclairer par la suite."
Les nains rejoignirent le conseil des doléances et
lancèrent leurs bâtons métamorphosés aussitôt en serpents rampants.
Bain de sang
Frapper avec une main de fer
La destruction par le feu, l’épuration
Le sang, le meurtre, l’extermination
Le
nain s’exclama en criant :
«Comment
des nains peuvent-ils exécuter tout cela?»
Un
silence total régna sur la boite d’allumettes.
Pendant
que tout le monde se creusait les méninges pour essayer de résoudre l’énigme,
un nain qui n’avait pas encore donné son avis s’avança et posa par terre une
valise après l’avoir soigneusement dépoussiérée. Il vida le contenu de la
valise devant les yeux éberlués du nain toujours rêvant de grandeur et lui dit
tout doucement :
-«Voici
vos outils, vous n’aurez nullement besoin d’autre chose.»
Surpris
le nain chef lui demanda :
-Mais
ce sont des masques! Cela sert peut-être pour jouer une comédie théâtrale sur
une scène et devant un public passionné de théâtre. Cependant, cela n’a
rien à
voir avec nos préoccupations immédiates.
Tout
confiant, le nain saltimbanque lui répondit:
-Le
théâtre est sans limites, la scène est sans limites, le public est sans
limites… Tout comme l’est la comédie elle-même. Elle est sans limites. Il
suffit d’exceller dans son jeu de rôle pour mener à bien sa mission, n’importe
comment et n’importe où.
Mais le nain rêveur n’en revenait toujours pas
et insista :
-«Mais
ce sont des masques destinés pour des fins comiques!»
Le
nain saltimbanque alors essaya de mieux s’expliquer :
-«Faire
rire, certainement pour moi le bouffon,
mais pas pour toi le grand, l’élu du ciel. Ces masques te serviront à réaliser
tes objectifs efficacement quand tu échafaudais mentalement tes plans. Une fois
ton visage sera couvert de ce masque, l’âme qui équivaut à sa figure te hanteras et sa grâce te gagnera. La force contenue dans ces
masques te guidera dans la lumière et grâce à eux tu réussiras dans tout ce que
tu entreprendras dans l’avenir. Cette
méthode est largement prouvée et appliquée partout dans le monde, d’où le
leitmotiv commun : «C’est l’Histoire qui se répète!»
Le
nain saltimbanque s’est tu un moment, attendant de voir des signes de
décontraction sur la petite mine de son chef qui rêve toujours à sa grandeur,
puis ajouta :
-Tu
pourras mettre ces masques selon les circonstances qui ont caractérisé la vie
de chaque personnage. Et c’est grâce à la bénédiction de tous ces empereurs,
ces rois, ces leaders et tous ceux qui ont façonné l’Histoire que tu éviteras
irrésistiblement les faux pas, les erreurs, les problèmes, les crises et toutes
les défaites susceptibles de te prendre
de court.
Soudain,
le nain saltimbanque commença la présentation de ses masques, il les nomma un par un et les
mit tous entre les mains de son chef, le nain rêveur :
-
Ce masque est celui de Ramsès II,
celui-là de Che Huang-Ti, celui-là
de Napoléon,
celui-là de Hitler, celui-là de Franco, celui-là de
Al-Hajjaj Ben Youssef Al-Thaqafi, celui-là de Néron, celui-là de Caligula,
celui-là de Bokassa, et celui-là de Holako…
Le
nain rêveur, tout réjoui par la
nouvelle, acclama fort et joyeusement:
-
Apportez-moi les masques! Ramenez-moi à mon rêve! Ramenez-moi à ma vision!
Ramenez-moi à ma prophétie!...
Le masque du Pharaon
Ramsès II:
Etait-ce
un rêve, un cauchemar ou une vision?
Est-ce
le rêve du roi de Yehuda qui, en voulant tuer un seul nourrisson a fini par tuer tous
les nouveaux-nés du royaume ?!
Un
enfant de la minorité pourrait- il menacer mon trône ?
Je
compte sur votre opinion et je la retiendrai, vous les prêtres. J’ordonnerai
l’extermination de tous les nouveaux-nés de cette
année et j’exigerai qu’on m’apporte leurs berceaux éclaboussés de sang comme
preuve irréfutable de leur liquidation. Ensuite, je procéderai à la comparaison
de l’effectif des enfants tués entre mes mains et celui des enfants tués dans
mon rêve et que je ne vous divulguerai pas avant d’être sûr de l’exécution de
mes ordres et de votre allégeance …
La voix de Mahmoud Darouiche contre le masque du Pharaon RAMSES II :
«Je choisirai mon peuple,
Je choisirai parmi vous celui qui fera partie de mon
peuple,
Je vous choisirai l’un après l’autre
Tous descendants de ma mère et ma religion
Je vous choisirai pour être digne de moi
Alors arrêtez vos applaudissements
Pour être digne de moi et de mon amour
Je choisirai mon peuple comme clôture de mon
royaume,
Et trottoir de mon chemin,
Debout, ô gens!
Vous avez été choisis
Comme on choisit le diamant!
Pour chaque homme une femme,
Et pour le mari deux enfants,
Au début, viendra le garçon ensuite la fille
Mais point de troisième.
O que l’amour se répande selon ma tradition!
Aimez alors les femmes. Ne les frappez pas si elles
commettent un péché,
Que la paix vous accompagne, paix, paix!»
Le masque de Che Huang-Ti :
Je suis Che Huang–Ti, l’empereur premier. Il n’y avait personne avant
moi. Ni empereurs, ni rois ni sages.
Personne. Ni Lao Tseu, ni Confucius ni Bouddha... Je suis le pionnier, le
plus grand et le seul…
Et si vous doutez de ce que je vous affirme, c’est uniquement à cause de
ces livres que vous lisez et que vous conservez chez vous. si vous doutez de ce
que je vous dis, c’est seulement à cause de ces livres qui colportent des
mensonges et des balivernes sur mon compte et que vous devriez me les rapporter
ce soir pour les brûler et les faire disparaître à jamais,
Dans une heure je vais émettre un décret, à ce propos, mais vous ne devez
absolument pas attendre l’émission de ce décret pour mettre à ma disposition
tous les livres destinés au bûcher.
Celui qui osera me désobéir, vous me le ramènerez vivant pour que je le marque moi-même au fer
rouge et que je l’emmèene là où il finira sa vie à
construire cette gigantesque muraille allant de
La voix de Darouiche
contre le masque de Che
Huang-Ti :
«Vous qui passez parmi les paroles passagères
Il est temps que vous partiez et que vous vous fixiez où bon vous semble
Mais ne vous fixez pas parmi nous
Il est temps que vous partiez
Que vous mouriez où bon vous semble
Mais ne mourez pas parmi nous
Nous avons beaucoup à faire sur notre terre
Ici, nous avons le passé
La voix inaugurale de la vie
Et nous y avons le présent, le présent et l'avenir
Nous y avons l'ici-bas et l'au-delà
Alors, sortez de notre terre
De notre terre ferme, de notre mer
De notre blé, de notre sel, de notre blessure
De toute chose, sortez
Des souvenirs de la mémoire
Ô vous qui passez parmi les paroles passagères.»
Le masque de Caligula:
Je veux jouer aux feux d’artifice !
Bien que je voudrais quelque chose de plus attrayant et de plus puissant,
sans avoir besoin d’aucun spectateur pour l’occasion. Je voudrais m’amuser tout
seul, lancer mes feux tout seul sur n’importe qui. Je veux que ces feux
atteignent leurs cibles tout en les réduisant en cendres…
Que diriez-vous des enfants comme cibles idéales pour ce jeu!
Y a-t- il parmi vous un qui
conteste ce choix?
Alors, que mes feux d’artifice soient fabriqués à base de produits
chimiques, du phosphore blanc et d’uranium enrichi, et pourquoi pas du Napalm …
L’important c’est que le degré de leur chaleur ne soit pas inférieur à
900° et que la réserve de notre arsenal soit suffisante pour que la fête puisse
durer longtemps. Disons vingt-deux jours...
Alors, qu’attendez-vous encore?
Donnez-moi mes jeux et mes feux!
La voix de Darouiche contre le masque de Caligula:
«Nos pertes: Entre deux et huit martyrs chaque jour
Et dix blessés
Et vingt maisons.
Et cinquante oliviers.
S’y ajoute la faille structurelle qui
Atteindra le poème, la pièce théâtrale
et la toile inachevée.»
Le masque de Néron:
A vous les poètes, ma poésie vous a sans doute inspiré et vous a mis sur la
bonne voie de la création. Vous avez vécu également tous les moments propices à
créer tellement que vous étiez prêts à brûler vos femmes et vos enfants pour
accoucher d’un seul poème.
A vous les poètes, je ne suis pas
le maître du feu mais la vérité c’est que le feu est mon maître et cette vérité
vous la connaissez mieux que quiconque.
La poésie est fatale, le chant aussi est fatal tout comme la destruction
par le feu et je suis le meilleur dans
mon cas à obéir strictement à leurs lois. Je suis le meilleur qui en tire
profit et en donne l’exemple.
Acceptez donc votre sort et accueillez bien ce déluge de feu sous votre
toit. Réprimez la peur de vos enfants et faites taire les lamentations de vos
épouses…
Je n’y peux rien, c’est la fatalité de l’Histoire et vous savez bien que
l’Histoire n’écoute jamais les douleurs et
les espoirs des petites voix!
La voix de Darouiche contre le masque de Néron:
«O toi qui a les yeux
Et les mains ensanglantés
Saches que la nuit va disparaître
Fini le temps de la cellule d’arrestation
Et la torture des chaînes !
Néron est mort,
Mais Rome est vivante
Avec ses yeux, elle combat!
Quelques graines d’un épi qui meurt,
Et qui remplira le fleuve de plein
d’épis!»
Le masque de Holako
Khan:
«De la part du roi des rois, dont le règne s’étend d’Est en Ouest, le
plus grand chef :
Au nom de Dieu, celui qui a étendu la terre et levé le ciel, qui connaît
(…) ceux (…) qui se sont enfuis devant
nos glaives pour venir s’abriter ici dans cette province, ceux qui tirent
profit de tous ses biens et qui par la suite s’attaquent à ceux qui la
gouvernent…
Nous sommes les soldats de Dieu sur terre. il
nous a créés de sa colère et nous a
destinés à ceux qui reçoivent ses foudres. Vous avez dans tout le pays votre
place à condition d’agir suivant notre volonté.
Nous vous réservons la revanche et la correction. Cherchez à vous
défendre par les autres ou cédez-nous votre destin avant que le voile ne se
lève. A ce moment-là, vous n’aurez que des regrets qui vous induirez en erreur.
Nous sommes sans pitié pour ceux qui pleurent ni ne sommes tendres avec les plaintifs. Vous avez appris
que nous avons conquis le territoire, nettoyé le pays de la débauche, tué une
grande majorité de gens. Alors, vous
n’avez qu’à fuir et nous n’avons qu’à vous poursuivre.
Quelle terre pourrait-elle vous
accueillir?
Quel chemin pourrait-il vous sauver?
Quel pays oserait-il vous défendre et vous
protéger?!
Par votre malheur, vous n’échapperez jamais à nos glaives ni à notre toute-puissance:
Nos chevaux sont désormais devant et nos flèches sont dignes de miracles. Nos
cœurs sont semblables à des montagnes et notre effectif comme les grains de
sable. Nos grandes forteresses sont impénétrables, le combat de vos soldats est
vain, et vos vœux contre nous ne sont point exaucés (...)
Je vous annonce votre humiliation et votre décadence, Ici et maintenant.
Vous subissez le supplice de votre prostration pour payer le prix de vos vanités et de vos dévoiements. S’agissant des injustes, ils
sauront à quel sort ils seront rendus.
Celui qui veut notre guerre le regrettera. Celui qui sollicite et
revendique notre protection sera sain et sauf. A supposer que vous obéirez à
nos ordres et à nos conditions, vous aurez ce que nous aurons et vous subirez ce que nous subirons.
Cependant, si vous vous opposez à nos
autorités, vous courrez absolument à votre mort (…)
Vous croyez que nous sommes les mécréants quand nous croyons que vous
êtes des libertins et des dépravés. Nous, celui qui nous a élu
est le maître des destinées et des jugements de sagesse.
Le plus grand chez vous est tout petit à nos yeux et votre plus cher
adulé n’est chez nous qu’un simple démuni. Ne discourez pas trop et rendez-nous
la réponse dans l’immédiat avant que la guerre ne tonne et qu’elle jette son
feu sur vous. Nous n’irons pas vous soutenir ni vous calculer, ni vous
trouverez un quelconque appui. Sachez que vos plus grandes ruses seront
défaites et que votre pays sera vide de vous tous. Nous vous rendons justice en
vous écrivant. De même, par notre acte préventif nous vous réveillons,
Vous êtes à présent notre seul objectif et notre unique préoccupation.
Paix sur vous et paix sur nous. Paix sur celui qui a obéi à la clairvoyance,
qui a craint les dangers de la dissidence et qui s’est soumis au roi suprême.»
La voix de Mahmoud Darouiche
contre le masque de Holako Khan:
«Vous qui vous dressez sur les seuils
Entrez,
Buvez avec nous le café arabe
Vous ressentirez que vous êtes des hommes comme nous
Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons
Sortez de nos matins,
Nous serions rassurés d’être
Des hommes comme vous. »
Le masque de Al-Hajjaj Ben Youssef Al-Thaqafi:
O vous soldats ! Seriez-vous comme je vous vois en train de vous exemptez du rôle de
destruction pour lequel vous êtes ici !
Croyez- vous encore aux chartes et aux traités internationaux, à la
protection et la défense des civils, à
la sauvegarde des sites et des symboles
culturels et au respect des lieux saints ?!...
Je vous mets en garde !
A tous les soldats, j’ordonne mes dernières instructions:
Tuez tout ce qui peut vous empêcher de réaliser vos objectifs, y compris
les sites et les symboles culturels.
Détruisez toutes les barrières qui se dressent devant vous.
Rasez tout, y compris les mosquées.
Rappelez-vous particulièrement de mon histoire avec Abdellah
Ibn Zubair, qui il a voulu me fuir en se protégeant
par
Non et Mille fois Non.
IL a cru que j’allais avoir des
égards pour les fondateurs de
Je pense que vous connaissez la fin de l’histoire. J’ai détruit
Alors, si j’ai pu agir de la sorte avec le plus grand des rebelles, comment vous vous montrez
impuissants devant des petits enfants sachant que vous êtes armés jusqu’aux dents ?
O vous soldats ! Rasez tout !
Même s’il s’agit de
La voix de Mahmoud Darouiche
Contre Al-Hajjaj Ben Youssef Al-Thaqafi:
«Ce siège durera jusqu’à ce que
l’assiégeant,
Comme l’assiégé, réalise que l’ennui
Est l’un des attributs de l’Homme.»
Le masque de Francisco Franco:
Combien ai-je espéré supprimer la lettre «G» des dictionnaires !
Je hais la lettre «G» de Guernica et de Gaza!
Je hais les minorités !
Je hais les révolutionnaires !
Je hais les résistants !...
La voix de Mahmoud Darouiche
contre le masque de Francisco FRANCO
«La nuit, le joueur à la guitare arpente les rues
Et chante en cachette
Avec tes poésies, Ô Lorca, il collecte l’aumône .
Des yeux des misérables
Les yeux noirs en Espagne ont le regard
méfiant
Et le langage de l’amour est muet.
Le poète creuse dans ses mains une tombe
S’il parle.
L’oubli oublie de marcher sous la lumière de ton sang
Du sang les fleurs de la lune se sont revêtues.
Le plus noble des glaives est une lettre de ta bouche.
Sur les mélopées gitanes.
Des dernières nouvelles de Madrid la blessure annonce
Que le patient est rassasié de la
patience »
Ils ont pendu Golian pendant la nuit avec les fleurs d’orangers
Mais il répand encore son parfum
Les plus bonnes nouvelles de Madrid
Sont celles de demain.»
Le masque d’Adolf Hitler:
«Guernica» n’est qu’une forêt comme toutes les autres forêts.
Trois heures suffisent pour abattre deux milles sangliers comme vous avez
l’habitude de le faire avec les autres sangliers des autres forêts.
A «Gaza», nous ne tolérerons pas moins que ce nombre. Celui
qui sera le même pour les propriétés et toutes les constructions : Deux
mille maisons, deux mille boutiques, deux mille pharmacies, deux mille
kiosques, deux mille pâtisseries, deux mille boulangeries, deux mille laveries,
deux mille écoles, deux mille mosquées, deux mille dispensaires, deux mille
ambulances, deux mille cafés, deux mille stades, deux mille bains publics.
Pour «Guernica», il nous a fallu trois heures de bombardements
intenses pour la brûler entièrement, quant à «Gaza», il nous faudra vingt deux jours exactement car notre mission là-bas est
plus difficile. A «Guernica», nous brûlions les humains, les bêtes, les arbres
et les pierres, c’est pourquoi l’affaire a été pliée en peu de temps. En
revanche, à «Gaza», la rigueur dans le choix des victimes et surtout
le choix d’un nombre maximum d’enfants rallonge la durée de notre opération
puisque nous serions poursuivis devant les tribunaux internationaux si nous
épargnons les enfants…
La voix de Mahmoud Darouiche
contre le masque d’Adolf Hitler:
«Maintenant tout est calme comme avant
Mais la mort nous vient avec son armada aérienne, maritime et terrestre
Mille explosions dans la ville
Héroshima, Héroshima
Seuls, nous prêtons l’oreille à la
tempête des pierres
Seuls, nous prêtons l’oreille à ce
que contient notre âme D’absurde et de
judicieux. »
Le masque de John Bedel
Bokassa :
Ceci n’a pas besoin d’une concertation avec l’empereur, vous devriez tous
être informés de mes choix : Tuez les enfants et si vous êtes à court de
ravitaillement ou que vous êtes fatigués de tuer ramenez-les-moi vivants pour
que je les mange. Il n’existe pas de repas aussi délicieux que la chair des enfants savamment parfumée et épicée à l’indienne et grillée sur un feu doux, salée, citronnée et paré de
multiples fruits secs!
Ouf ! J’en bave, j’en meurs pour un
repas pareil!
Ah, Si mon estomac pouvait engloutir tous les nouveaux-nés
de cette année! Je les réclamerais à l’heure sans avoir à recourir au feu et
aux armes. Rien n’est plus ragoûtant que la tendre et moelleuse chair: Celle
des agneaux, des vœux, de la caille, des perdrix, des petites girafes et des
zèbres sauvages…
La voix de Mahmoud Darouiche
contre le masque de John Bedel BOKASSA
«Comme si j’étais mort avant cet instant,
Je connais cette vision, je sais
que
Je pars à ce que j’ignore peut
être
Je suis vivant quelque part et je
sais
Ce que je veux
Je serai un jour ce que je veux.
Je serai un jour une idée que ni
glaive ni livre n’emporte
A la terre désolée
Comme une pluie sur une montagne
fendue par
La pousse d’un brin d’herbe
Ni la force n’aura gagné
Ni la justice fugitive.
Je serai un jour ce que je veux.»
L’expérimentation du masque sur le
visage d’un proche des victimes :
Si la résistance porte préjudice à notre peuple et l’affecte de tous les
dommages possibles, nous serions contre la légitime défense, contre l’escalade
et contre tout défi. Nous l’acclamons haut et fort avant notre prochaine et
définitive disparition: Nous sommes pour la soumission, pour la capitulation et
l’humiliation en attendant que l’orage de plomb passe. En plus, nous ferons
tout pour déjouer les plans de quelques dévergondés qui nous poussent à une confrontation
déséquilibrée possible de causer notre chute.
La voix de Mahmoud Darouiche
contre les expérimentateurs des masques par les proches :
«Arabes et soumis à leur
Byzance
Arabes et opposés à leur âme
Arabes et perdus »
Le masque de Napoléon Bonaparte :
Maintenant que tout a été dévoilé au grand jour pour réaliser que notre
opération a été tramée dans le secret et que vos proches n’ont pas vendu la
mèche. Quant à votre collaboration avec nous pour faciliter l’atteinte de nos
objectifs, sachez que sans votre concours nous n’aurions jamais pu mener à bien
notre expédition meurtrière,
sachant expressément que les
masques magiques supposaient la participation de tout le monde.
Maintenant que la guerre que prennent vos proches pour une agression est finie, voilà notre
dédommagement financier que nous vous
avons promis, en contrepartie de votre appui à notre action militaire contre
votre propre patrie et votre propre peuple.
Prenez l’argent et ne me tendez pas la main pour me donner un coup de
poing car ma ne pourra jamais toucher celle d’un homme qui a trahi sa patrie!
La voix de Mahmoud Darouiche
qui fait tomber tous les masques :
«Le masque est tombé d’au-dessus le masque sur le masque
Le masque est tombé
Tu n’as pas de frères
Pas d’amis, mon ami
Pas de citadelles,
Tu n’as pas d’eau,
Pas de médicaments,
Pas de ciel, pas de sang, pas de voiles,
Pas de front, pas d’arrière »
Devant les tribunaux
internationaux : Plaidoirie contre l’accusation de crimes contre
l’humanité :
S’agissant de votre accusation pour des crimes commis contre des civils
désarmés en usant exagérément de la force contre eux et en les prenant pour des
boucliers pour se protéger contre les résistants, et aussi l’utilisation des
armes prohibées par la juridiction internationale, ainsi que l’assassinat des
enfant, des femmes, des vieux, des handicapés, des malades et des
journalistes ; nous vous présentons toutes nos excuses si nos
bombardements touchent d’autres cibles que les enfants. Notre objectif principal
est celui de l’extermination des nouveaux-nés de cette année. S’il se trouve qu’il y a des
femmes parmi les victimes c’est uniquement parce qu’elles sont des mères ou
parce qu’elles portaient leurs enfants avec elles au moment où nous les avions
bombardés ensemble, ceci après nos avertissements que nous avons propagés
partout et qui recommandaient de s’éloigner des enfants, et par conséquent
viennent à nous disculper.
Et malgré tout ça, nous sommes prêts à dédommager les familles
matériellement pour leur faire oublier
leurs enfants perdus. Pour les autres femmes,
nous les alertons que nous serons de retour avec la même détermination
et la même atrocité au cas où elles
tombent enceintes cette année
et accouchent à nouveau avant le nouvel an ….
Avec «Guernica», Pablo Picasso se dresse pour peindre le
nouveau ravage:
Des têtes d’enfants décapitées,
Les mains des femmes couvertes de henné et de sang,
Des restes humains,
Le rouge du sang sur les briques des murs ruinés,
La blancheur des cerveaux humains par terre,
Des monticules de fer et de béton,
Des voitures carbonisées,
Des voix humaines qui gémissent sous les décombres,
De la fumée partout,
Le bruit des avions qui voilent le soleil,
Et la consternation des médecins face à des blessures légères qui
provoquent l’hémorragie interne puis la mort …
La voix de Michael Hart qui chante
« Nous ne capitulerons pas »sur l’antenne de GAZA quelques secondes avant son
bombardement :
« Nous ne capitulerons pas
Cette nuit à Gaza »
La voix de Michael Hart qui chante
« Nous ne capitulerons pas» sur les ondes d’une antenne à l’extérieur
de Gaza avant le ciblage et le
bombardement :
«Nous ne capitulerons pas
Cette nuit sans combat
Vous pouvez brûler nos maisons, nos écoles et nos mosquées,
Mais jamais vous n’atteindrez notre âme…»
La voix de Michael Hart qui chante
« Nous ne capitulerons pas » sur les ondes d’une antenne universelle
qui émet de Pluton, la plus lointaine planète du système solaire :
«Nous ne capitulerons pas
Cette nuit sans combat
Vous pouvez brûler nos maisons, nos écoles et nos mosquées
Mais jamais vous n’atteindrez notre âme…
Les femmes comme les enfants
Se font massacrer, nuit après nuit
Au même moment où les prétendus dirigeants
Palabrent sur celui qui a tort et celui qui a raison »
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